Eszter Jeles (Hungary)
ESZTER JELES
*1998-12-03 †2021-09-18
Les derniers espoirs, à la fois si minces et si précieux, se sont effondrés. Moins de deux semaines après la terrible chute qui avait « engagé son pronostic vital », selon l’expression consacrée, ses efforts et ceux des plus éminentes équipes médicales à son chevet n’auront pu la rendre à la vie.
A 22 ans, la jeune cavalière hongroise Eszter Jeles, entourée de ses proches, est passée sur l’autre rive, malgré tous les soins entrepris pour la sauver au sein de l’établissement hautement spécialisé où elle avait été immédiatement transférée, le 5 septembre, après sa chute sur l’hippodrome d’Istanbul (Veliefendi), dans l’étape dominicale qu’y programmait le Turkish Jockey-Club au titre du Championnat du Monde Fégentri des Cavalières.
La veille, en ouverture du week-end international de Veliefendi, Eszter Jeles avait triomphé dans la première manche locale du Championnat, aux dépens de la représentante française, Tracy Menuet – dont la violente chute, 24 heures plus tard, allait entraîner celle d’Eszter, dans un tragique et fatal retournement de fortune…
La joie, l’élégance, le sourire de la jeune représentante hongroise, brillante étudiante en hautes sciences économiques à Budapest, avaient conquis l’assistance et témoigné de la « magie de la Fégentri », en cette qualité de si fécond vivier de talents internationaux, dont peut s’enorgueillir ce sport de haut niveau fait d’abnégation dans sa pratique, d’humilité dans la victoire, de panache dans la défaite, de respect des adversaires, par et pour la passion du cheval…
Silence, émotion, fierté, puis salve d’applaudissements, s’étaient imposés au son de l’hymne national hongrois.
Sans attaches familiales avec les courses, Eszter Jeles avait été conquise par la passion du cheval dès son plus jeune âge, jusqu’à découvrir l’équitation de course et obtenir sa licence de cavalière en 2017. Le Hungarian Amateur Riders Club l’avait désignée pour représenter son pays dans l’édition 2021 des Championnats du Monde Fégentri des Cavalières, avec l’expérience acquise de plus de 100 prestations – souvent même face aux jockeys professionnels -, pour une dizaine de victoires et une cinquantaine d’accessits.
Mais aussi, dans les critères de sélection, au-delà de ces seuls acquis sportifs, il y avait les qualités humaines, propres à faire valoir Eszter en digne ambassadrice du turf et du Club hongrois, partout où ses obligations de porte-drapeau allaient devoir la mettre en selle et en scène.
Entre temps, elle avait notamment tenu à élargir ses connaissances et ses expériences, en consacrant un séjour en Angleterre à un stage bénévole au sein du staff opérationnel du prestigieux meeting de Royal Ascot.
De sa plus belle victoire à la tragédie, en l’espace de 24 heures, un destin cinglant et aveugle a rappelé que ce sport était un sport de passion et que la passion pouvait se payer au prix le plus fort.
Plus que jamais, en ces tragiques circonstances, se confirme le dicton selon lequel « l’équitation est le seul moyen de transports, et du corps, et de l’âme ».
En son nom et au nom de ses membres, le Club des Gentlemen-Riders et des Cavalières s’incline respectueusement face au souvenir d’Eszter Jeles ; il se prosterne aussi face à la douleur de ses proches – ses parents, son compagnon, sa sœur et ses deux frères -, ainsi qu’à celles du Hungarian Amateur Riders Club, de la Fégentri, et de toute la grande famille des courses – sans oublier les vœux de complet rétablissement à l’adresse de Tracy Menuet, si durement touchée moralement et physiquement par ce drame.
Adieu Eszter.
♥
The last hopes, both so thin and so precious, have collapsed. Less than two weeks after the terrible fall, which had “threatened her life,” as the saying goes, her efforts and those of the most eminent medical teams at her bedside have failed to bring her back to life.
At 22, the young Hungarian rider Eszter Jeles, surrounded by her relatives, crossed to the other side, despite all the care taken to save her in the highly specialized establishment where she was immediately transferred, on September 5. , after his fall on the Istanbul hippodrome (Veliefendi), in the Sunday stage scheduled there by the Turkish Jockey-Club for the title of the Fégentri Cavalières World Championship.
The day before, at the opening of the international Veliefendi weekend, Eszter Jeles had triumphed in the first local round of the Championship, at the expense of the French representative, Tracy Menuet – whose violent fall, 24 hours later, would lead to that of Eszter, in a tragic and fatal reversal of fortune …
The joy, the elegance, the smile of the young Hungarian representative, a brilliant student in high economics in Budapest, conquered the audience and testified to the “magic of Fégentri”, in this quality of such a fertile pool of international talents. , of which this high-level sport can be proud of self-sacrifice in its practice, humility in victory, panache in defeat, respect for opponents, by and for the passion of the horse …
Silence, emotion, pride, followed by a round of applause had prevailed to the sound of the Hungarian national anthem.
Without family ties to racing, Eszter Jeles had been conquered by the passion of the horse from an early age, until discovering race riding and obtaining her rider’s license in 2017. The Hungarian Amateur Riders Club had appointed her to represent her country in the 2021 edition of the Fégentri Cavalières World Championships, with the experience gained from more than 100 performances – often even against professional jockeys -, for ten victories and fifty accessories.
But also, in the selection criteria, beyond these only sporting achievements, there were the human qualities, suitable to assert Eszter as a worthy ambassador of the turf and of the Hungarian Club, wherever her obligations as flag bearer were going to have to be put her in the saddle and stage.
In the meantime, she had particularly wanted to broaden her knowledge and experiences, by devoting a stay in England to a voluntary internship within the operational staff of the prestigious Royal Ascot meeting.
From its greatest victory to tragedy, in the span of 24 hours, a scathing and blind fate reminded us that the sport is a sport of passion and that passion can be paid for at the greatest price. More than ever, in these tragic circumstances, the saying is confirmed that “horseback riding is the only means of transport, and of the body, and of the soul”.
On its behalf and on behalf of its members, the Gentlemen-Riders and Riders Club respectfully bow to the memory of Eszter Jeles; he also bowed down to the pain of his relatives – his parents, his companion, his sister and his two brothers -, as well as those of the Hungarian Amateur Riders Club, the Fégentri, and the whole racing family – without forgetting the wishes of complete recovery to the address of Tracy Menuet, so severely affected morally and physically by this tragedy.
Goodbye Eszter.